Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC)

Durant la période qui va suivre cet acte chirurgical, il est courant de constater des baisses de forme et de tonus ainsi que des difficultés à récupérer qui vont nuire au bien-être et au moral et avoir ainsi un impact négatif sur la vie familiale et sociale prolongeant la durée d’arrêt de travail post-opératoire.

Tous ces aspects ont poussé les principaux acteurs à réaliser un effort de réflexion globale sur tous les maillons de la chaîne thérapeutique conventionnelle et proposer un parcours de soin plus adapté aux exigences actuelles, tant socio-économiques que professionnelles. Bien que les complications qui retardent dans de nombreux cas la récupération post opératoire, soient possibles, la chirurgie bénéficie aujourd’hui d’une véritable innovation en offrant au patient les programmes de Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC).

Les techniques chirurgicales, en particulier mini-invasives, et l’utilisation de la vidéo-chirurgie (arthroscopie dans le cas de la chirurgie orthopédique ou la cœlioscopie dans le cadre de la chirurgie des parties molles) de même que le contrôle de la douleur post opératoire en sont une parfaite illustration.
Même si cette intervention chirurgicale doit servir à réparer un traumatisme grave, à soigner une infection, libérer un organe compressé, ou corriger une malformation, un mécanisme d’anxiété et de nombreuses questions surviennent à l’esprit du patient.

La Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC) ou réhabilitation post opératoire se révèle comme l’une des parties clé de la prise en charge des patients opérés dans le but d’accélérer leur récupération fonctionnelle.
L’information préalable du patient, la kinésithérapie active précoce, l’ablation précoce des drains ou carrément l’absence de drain, le contrôle et la réduction du saignement durant l’intervention ou en post opératoire vont aboutir in fine à la réduction de la durée d’hospitalisation.

Ce principe de RRAC s’est révélé comme étant un facteur essentiel dans la réduction du traumatisme opératoireL’arthroscopie de l’épaule ou du genou est dans ce sens un moyen efficace permettant d’agir sur tous les paramètres susceptibles d’entraîner des douleurs post opératoires. L’analgésie (le contrôle de la douleur) étant assurée par la réalisation d’un bloc nerveux sensitif et précis au moyen d’une échographie pré-opératoire.

La technique d’anesthésie totalement allégée grâce au contrôle pré-opératoire de la douleur permet un réveil rapide et une sortie le jour de l’intervention (chirurgie en ambulatoire). Une grande partie des interventions chirurgicales, jadis réalisées sous anesthésie générale, sont actuellement faisables sous une simple anesthésie loco-régionale permettant d’éviter les désagréments liés à une anesthésie générale.

Les programmes de Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC) ont pour objectif un contrôle supérieur des effets pernicieux de l’agression chirurgicale ainsi qu’une organisation parfaite des soins péri-opératoires. Il s’en suit une réduction considérable de l’impact liée à la durée de séjour, la convalescence, la morbi-mortalité, et les dépenses de santé.

Aujourd’hui la récupération rapide a largement fait la preuve de sa supériorité par rapport à la prise en charge classique. Elle peut être mise en place après une chirurgie digestive, orthopédique, urologique notamment et permet de réduire jusqu’à 50 % les complications post opératoires. Il faut tout de même distinguer la chirurgie à récupération rapide de la chirurgie ambulatoire en ce qu’elle comprend au moins une nuit d’hospitalisation. Dans la chirurgie ambulatoire, les patients rentrent à l’hôpital ou à la clinique le jour de l’intervention et en ressortent le même jour. La récupération rapide est toutefois compatible avec une entrée du patient le jour de l’intervention.

La RRAC s’attache à réduire tous les dysfonctionnements physiologiques induits par la chirurgie, permettant ainsi au patient de retrouver plus vite ses capacités.

Elle intègre notamment :

  • Une information spécifique des patients et leur adhésion au programme.
  • Une préparation spécifique afin que le patient arrive dans les meilleures conditions possibles pour sa chirurgie.
  • La réduction des effets secondaires lors de l’intervention en utilisant des techniques appropriées (réduction de la douleur, de la sédation, des problèmes intestinaux…).
  • Une récupération postopératoire active avec une mobilisation précoce, une réalimentation/réhydratation planifiée, une gestion de la douleur…
  • Un retour à domicile selon des critères médicaux prédéterminés et un suivi du patient.

Démarche extrêmement porteuse, la Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC) repose sur le réexamen point par point de l’ensemble des facteurs susceptibles de retarder la reprise fonctionnelle. Programme salutaire, il permet aussi un possible retentissement sur le long terme grâce à une amélioration de la qualité de vie des malades quelques semaines après la chirurgie. Que l’on soit suivi pour une chirurgie digestive, une chirurgie digestive urologique ou une chirurgie orthopédique, plusieurs établissements de santé français proposent la RRAC.

La chirurgie utilisant la RAAC est en quelque sorte une chirurgie conventionnelle optimisée grâce à la maitrise des techniques d’anesthésie et d’analgésie per-opératoire et post opératoire et au contrôle du saignement.

La technique chirurgicale, en particulier par son aspect mini-invasif, y contribue fortement. Différents outils concourent à cette amélioration comme la définition de chemins cliniques, l’élaboration de protocoles de soins, la contractualisation avec d’autres établissements de santé et le partage de l’information médicale.

C’est tout le parcours de santé de l’individu qui est au cœur de la RRAC et il s’agit nullement de déporter les prises en charge et le coût des soins sur d’autres structures.

Conclusion

La récupération rapide n’est pas seulement un objectif mais également une conséquence de cette prise en charge optimisée. Ce n’est pas un type de prise en charge mais un mode de prise en charge visant à rationaliser la chaîne de soins en s’appuyant sur des avancées scientifiques prouvées et à des outils techniques et organisationnels.

Cette technique a une incidence directe sur la durée moyenne de séjour (DMS) car elle conduit ipso facto à une réduction du temps de séjour hospitalier. Elle est couramment pratiquée dans de nombreux pays Scandinaves, en Angleterre et aux USA et se répand rapidement en France. Le terme de « fast- track » chirurgie  est réservé à une chirurgie à récupération rapide mais dont la DMS est inférieure à une semaine. Le processus d’optimisation est le même mais la durée d’hospitalisation est plus longue.

Parlez en à votre Chirurgien, ce processus de récupération rapide s’est avéré réellement efficace pour réduire toute la morbidité et le retentissement psychologique de l’hospitalisation en général et de l’acte chirurgical en particulier.